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La porno-dépendance
Test pour savoir si vous êtes "porno-dépendant"
Sortir de la porno-dépendance

J'ai tout essayé : mais je rechute sans cesse...

L'addiction sexuelle
Les signes de reconnaissance d'une dépendance
Comprendre la dépendance sexuelle
La pornographie : ce qu'elle est en 2006
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LA PORNO-DEPENDANCE

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Le mot "pornographie" vient du grec pornê  (prostitué) et graphê  (écriture)

"On asservit les peuples plus facilement avec la pornographie que par des miradors" (Alexandre Soljenitsyne)


    Malgré elles, et en grande partie à cause de l'utilisation journalière de l'Internet, un certain nombre de personnes deviennent un jour "porno-dépendantes". Elles ne peuvent plus se passer de tout ce qui provoque le plaisir sexuel, quotidiennement et parfois heure par heure. Le but est la brutale jouissance à tout prix, l'orgasme mental rapide, telle une drogue dont on a besoin à heure fixe. Une vraie dépendance presque au même titre que l'alcool, le tabac ou la drogue... On la surnomme aussi : sexolisme.

  La porno-dépendance : c'est le fait, chez les personnes hétéro, bi ou homosexuelles, de visionner constamment des images, clips ou films porno, et par la suite de se relier parfois par "chat" ou "webcam" avec des partenaires d'un soir, sur l'Internet. Des partenaires qui d'ailleurs mentent parfois sur leur âge, leur genre (homme ou femme), leur poids, leur taille et leur beauté, et rentrent alors  exclusivement dans leurs fantasmes, car ils ne peuvent les réaliser dans leur vie personnelle de tous les jours.

[ bisexualité : attirance et pratique sexuelle indifféremment homosexuelle ou hétérosexuelle. Certaines personnes sont attirées sentimentalement et sexuellement, à la fois par les hommes et par les femmes]

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Tout ceci se prolonge par exemple chez les personnes homosexuelles, par des sorties fréquentes dans des parcs ou jardins publics, sur des lieux bien connus de drague (chaque ville en possède), ou dans des saunas, bars ou boites gays, toilettes publiques, voitures. Un regard fixe orienté vers l'autre suffit pour débuter une aventure... Le but est d'avoir une relation sexuelle rapide sur place, ou de ramener à la maison un partenaire, pour faire l'amour. Qu'importe si on ne le revoit jamais. Cela s'appelle : l'homosexualité compulsive. Mais ce processus touche aussi, d'une manière certes un peu différente mais cependant aussi active, les hétérosexuels : c'est l'hétérosexualité compulsive.

[ compulsion (latin compulsio) - terme psychiatrique : force intérieure par laquelle le sujet est amené à accomplir certains actes et à laquelle il ne peut résister sans angoisse ]

          

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TEST

pour évaluer si vous êtes "porno-dépendant"


1. Vous achetez et lisez régulièrement des revues, des livres, ou tout autre support à caractère pornographique (photos, histoires érotiques, gadgets)

2. Vous visionnez fréquemment des vidéos porno chez vous, au travail ou dans des sex-shops

3. Vous êtes inscrit(e) sur un forum ou un chat à caractère sexuel, sur Internet (ou sur minitel), sous une fausse identité ou un pseudo, et vous discutez pendant des heures avec des personnes qui cherchent comme vous à se satisfaire sexuellement : flirts, scénarios sexuels, et bien davantage si affinités

4. Quand vous sentez l'excitation venir, vous avez du mal à résister et vous êtes comme hypnotisé par votre besoin compulsif de sexualité

5. Lorsque vous résistez à l'appel du manque, vous devenez nerveux ou irascible envers votre entourage. Cela devient dramatique

6. Juste avant de satisfaire à ce désir, vous devenez fébrile et très excité(e). "C'est plus fort que moi..." Vous êtes prêt à tout pour obéir à votre manque : vous en venez à mentir sur les raisons de votre comportement brutal

7. Vous passez des heures à surfer sur Internet sur des sites pornos. Le temps ne compte plus, ni le sommeil. Vous videz votre compte en banque, comme vos factures de téléphone et d'Internet le prouvent

8. Plus le temps passe, plus vous sombrez dans le sordide et l'avilissant. C'est l'escalade : il vous en faut toujours plus

9. Après avoir obtenu satisfaction, vous éprouvez de la lassitude, tout à coup vous atterrissez  et vous vous rendez compte de ce que vous venez de faire : les regrets s'installent

10. Parfois, vous éprouvez une forte culpabilité et de la honte

11. Vous écourtez vos soirées entre amis pour rentrer chez vous plus rapidement et satisfaire à vos désirs

12. Vous vous levez quelquefois en pleine nuit ou au petit matin pour surfer

13. Votre entourage n'est pas au courant, vous n'osez pas en parler

14. Si vous êtes en couple, votre conjoint souffre de votre manque de communication, de votre caractère sombre ou irritable

15. Votre conjoint ne vous attire plus sexuellement mais vous faites souvent semblant que "ça marche"

16. Si vous êtes célibataire, cela fait longtemps que vous l'êtes ou vous avez du mal à débuter une relation affective

17. La porno-dépendance fait que vous vous masturbez plusieurs fois par jour ou par semaine, parfois avec des supports ou divers gadgets qui vous aident à mieux parvenir à une jouissance extrême

18. Vous avez plusieurs fois décidé de vous arrêter mais en vain, vous ne tenez que quelques jours ou quelques heures. Vous jetez votre matériel mais vous vous le procurez à nouveau ensuite

19. Vous vous êtes déjà promis et juré de cesser ces pratiques, mais vous avez bien vite trahi vos promesses, à votre grande surprise

20. Vous ne savez plus comment vous y prendre pour changer ces habitudes compulsives : le désespoir s'installe, vous ne vous reconnaissez plus

21. Vous faites des rêves érotiques et avez des insomnies

22. Vous avez une "webcam" et vous vous reliez quelquefois sexuellement avec un autre partenaire, en direct, jusqu'à l'orgasme en commun

23. Vous faites de même grâce à votre téléphone, ou à une ligne "rose"...

24. Voici que vous êtes maintenant poursuivi et hanté par le désir de pouvoir enfin réaliser tous ces fantasmes en réel, avec un (ou plusieurs) partenaire(s) "en chair et en os"

25. Parfois, vous chutez dans ce sens. Mais aussi, vous développez le voyeurisme, l'exhibitionnisme, le fétichisme

26. Vous avez peur car vous vous sentez vraiment prisonnier, et comme il vous en faut toujours plus vous imaginez le pire : et en effet vous voyez que des perversions se développent en vous, avec le temps

27. Vous ressentez un état dépressif, vous devenez de plus en plus triste, la vie n'a plus de sens, si ce n'est qu'avec davantage de sexe


          Si vous êtes concernés par trois points de cette liste, vous n'êtes pas porno-dépendant. Mais restez vigilants car vous êtes déjà en danger !

          Si vous êtes concernés par plus de 7 points, vous êtes en train de devenir accro à la pornographie. Prenez-en conscience et parlez-en à un ami de confiance ou à un thérapeute. Quelles sont les véritables racines de votre porno-dépendance ?

          Si vous êtes concernés par plus de 15 points, vous êtes TRÈS ACCRO et il est temps de tout mettre en oeuvre pour vous en sortir... vous devrez passer par un sevrage, ne trichez pas en vous mentant à vous-même...

Ce test ainsi que certains paragraphes de cette page tire son inspiration du site   : © http://orroz.freesurf.fr   que nous remercions.

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Sortir de la porno-dépendance

 La porno-dépendance compulsive peut briser des vies et doit être prise au sérieux. Elle est souvent liée à des troubles de l'identité, au manque d'affection, d'acceptation, de sécurité (et des caresses de nos parents lorsque nous étions des enfants) et à toute une série de déceptions : physiques, psychiques, et parfois même spirituelles. Heureusement, il y a moyen de s'en sortir. 

Tout d'abord, voici quelques règles pratiques pour vous aider si jamais vous en souffrez. Vous devrez passer obligatoirement par un "sevrage".

[ sevrage : privation progressive d'une substance addictive, lors d'une cure de désintoxication. (Le "syndrôme de sevrage" est un état de manque, c'est-à dire l'ensemble de troubles physiques -spasmes, douleurs, etc.- liés à l'arrêt volontaire ou accidentel d'une drogue, chez un toxicomane) ]

 Commencez par faire un grand ménage dans votre ordinateur, et pour cela effacez (sur votre disque dur ou sur tout autre support amovible : DVD, clé USB etc...) tous les fichiers, liens URL et adresses email à caractère sexuel, supprimez tout logiciel permettant de chatter avec des personnes sexuellement dépendantes, débranchez et rangez tout équipement pouvant servir à faire de la vidéo. Séparez-vous définitivement de votre webcam s'il le faut. Jetez tout DVD, toute K7, tout support où vous avez installé images et films porno (n'en gardez aucun). 

Ensuite, il vous faut sécuriser votre ordinateur. Installez un filtre vous interdisant tout site à caractère pornographique. Placez l'ordinateur dans une aire de la maison que tout le monde fréquente assidûment (ex : le salon). N'allez sur Internet que lorsque quelqu'un est à la maison, vous éviterez ainsi la tentation des sites pornographiques. Si c'est totalement nécessaire, supprimez votre connexion Internet auprès de votre fournisseur d'accès. Au travail, placez l'écran de façon à ce qu'il soit visible par vos collègues. 

Combattez l'isolement de la porno-dépendance en reprenant contact avec votre entourage, et en participant à de nouvelles activités. Joignez-vous à un groupe. Le support des autres peut vous être d'un grand secours.

Rappelons ici, pour les chrétiens convaincus, l'importance de la prière et de l'aide de frères et sœurs dans la foi, au travers d'entretiens confidentiels réguliers et de visites. Certes, vous avez besoin de délivrance, mais pour que cette dernière demeure il vous faut d'abord et simultanément découvrir et traiter les racines intérieures de votre porno-dépendance : troubles dans l'identité, déceptions, humiliations, rejets, solitude d'un célibat trop pesant ou d'une vie de couple à la dérive, souffrances diverses (insatisfaction sexuelle avec votre partenaire, ou peut-être inexistence de rapports sexuels, impuissance, frigidité, disparition de votre partenaire au travers d'une séparation, d'un divorce ou d'un deuil), incompréhensions, manque d'affection, d'acceptation, de sécurité, de confiance en soi... et apporter chaque racine au Seigneur pour qu'Il vous fasse traverser un cheminement de guérison. Il vous faut aussi, et c'est parallèlement indispensable, approfondir votre repentance.

Au niveau spirituel, retenez que la pornographie (qui n'a rien à voir avec les relations sexuelles dans le cadre du mariage) est purement et tout simplement l'adoration, le culte du corps de l'autre. On se prosterne devant le corps de l'autre, en étant mu par une excitation et un plaisir sensuels, sexuels. C'est le culte de la créature plutôt que du Créateur. Il n'est donc pas étonnant que la pornographie aille à l'encontre de l'adoration de Dieu... et cause de tels désordres et souffrances à l'intérieur de l'âme. Nous n'avons pas été créés par Dieu pour adorer le corps de Ses créatures, mais pour l'adorer Lui, en esprit et en vérité.

 

 "Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande." (Jean 4:23)

"Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité." (Jean 4:24)  

"En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit." (Éphésiens 2:22) 

                                                         Pasteur Philippe Auzenet

 

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J'ai tout essayé : 

mais je rechute sans cesse...

 

             Il faut beaucoup de courage pour arrêter la pornographie. De même que pour arrêter la drogue, l'alcool, le tabac : car ce sont des dépendances. La porno-dépendance est une intoxication, semblable à une toxicomanie (du grec "toxikon" : poison pour flèches, et "mania" : goût immodéré et déraisonnable pour).

          La toxicomanie est un état d'intoxication périodique ou chronique, engendré par la consommation répétée de produits naturels ou synthétiques, dont les caractéristiques sont :

- un invincible désir ou besoin de continuer à consommer le produit et de se le procurer par tous les moyens

- une tendance à augmenter les doses, à cause d'un phénomène de tolérance

- une certaine dépendance psychique à l'égard des effets du produit, et généralement physique

- des effets nuisibles à la société et à l'individu

          La dépendance de la pornographie fonctionne de la même manière : invincible désir et besoin incompressible, tolérance, augmentation de la consommation, dépendance psychique et physique., effets nuisibles à la société et à l'individu.

          Des experts sur les effets de la pornographie dans la chimie du cerveau ont récemment témoigné lors d'une audition au Sénat américain. Le psychiatre Jeffrey Satinover a décrit combien la pornographie ressemblait à la cigarette, notant qu'elle était un système élaboré pour provoquer un afflux d'opioïdes endogènes à l'intérieur du cerveau. "Il est temps de cesser de considérer ces choses comme une simple forme d'expression. La science moderne nous permet de comprendre que la nature d'une dépendance à la pornographie est chimiquement similaire à une dépendance à l'héroïne", a déclaré Satinover. (Focus on the Family / TopInfo / Voxdei - 27.12.2004)

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          Pour certains d'entre nous, la pornographie est devenue, dans le temps, un refuge, un exutoire, un moyen de compensation, pour décompresser notre énergie sexuelle à tout moment et nous "envoyer en l'air" quelques minutes. Elle nous apporte un bouquet de plaisir, rend notre vie plus supportable, moins monotone. Elle rajoute un certain piment, et abreuve notre soif de découverte de nouvelles expériences et de nouveaux plaisirs. C'est l'aventure, l'exploration de la diversité et de la beauté des différentes parties du corps, des différents organes et orgasmes sexuels, des différentes jouissances et méthodes pour parvenir encore et encore à une plus grand jouissance .

          La pornographie... au début nous avions même foi en elle, en sa fonction apaisante, restructurante. Elle était devenue le complément indispensable de nos carences et souffrances affectives, psychologiques et physiques.

          Elle nous avait parfois même redonné foi en notre capacité d'être, et redonné le sentiment de compter au moins pour quelqu'un, même si c'est un partenaire fictif, imaginaire ou de passage. 

          Et puis, elle est si facilement atteignable... cette pornographie, à tout instant, à toute heure, dès que le besoin s'en fait sentir. Elle est même devenue avec le temps, une compagne de route. Compagne secrète, cachée, mais proche et efficace.          

          Nous avons cru que la pornographie était un bon moyen pour remplir notre vide. Puis nous nous sommes rapidement aperçus que ce vide demeurait malgré les remplissages quotidiens et successifs, et que ce vide réclamait encore plus de pleins. Comme un réservoir d'essence que l'on remplit indéfiniment, alors que la voiture n'avance toujours pas ou seulement par à-coups : il faut de plus en plus souvent aller à la pompe et dépenser des sommes folles pour refaire éternellement le plein.

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                    Comment remplacer le vide de notre vie par un plein qui ne soit pas destructeur et illusoire ? Là est la vraie question. Mais également, si je remplace un vide par un autre vide, je ne peux réellement solutionner mon problème. La pornographie est un vide séducteur, elle est un mirage dans lequel le vide nous apparaît comme un plein. Nous remplissons le vide par un autre vide.

          Derrière la pornographie se cache un serpent venimeux qui nous hypnotise. Il sait prendre son temps, ce serpent : et d'ailleurs il a tout son temps... Cet adversaire tenace, dont le but est de détruire notre âme, notre couple, et même notre vie spirituelle, nous amadoue et nous rend dépendant de lui en nous apportant tout d'abord le plaisir demandé : c'est alors comme une succession de feux d'artifices qui jaillissent dans la nuit noire. Ne nous y trompons pas : ce ne sont que des appâts.

          Les mois ont passé, et brutalement des fusées sont retombées sur nos têtes, les gouttelettes de venin du serpent nous ont atteint. Cela a été un empoisonnement progressif, à doses infinitésimales. La tristesse et la dépression nous ont envahi, car nous n'arrivions pas à tarir le flot de nos souffrances : bien au contraire, ces dernières ont augmenté avec le temps, le débit en est devenu plus grand. A nos souffrances anciennes se sont rajoutées les souffrances dévastatrices de la pornographie et de ses fausses promesses : en réalité nous devenons de plus en plus tristes et malheureux, notre sexualité se pervertit, notre vie de couple chavire, nous devenons incapables d'aimer car l'égoïsme prend toute la place.

          Nous avons alors découvert que tout était un mirage et que la pornographie nous conduisait de plus en plus dans la misère morale, le désert affectif, les déceptions, les ténèbres. Son bonheur était illusoire, comme toute drogue, qu'elle soit naturelle ou synthétique. Et malheureusement, nous nous en sommes aperçus trop tard, le serpent a oeuvré, détruit et sapé l'essentiel : notre volonté, notre morale, notre sérénité. Et puis, des perversions odieuses se sont parfois installées dans nos vies, et nous ont fait comprendre que désormais nous resterions prisonniers d'elles.

          Nous avons tout essayé pour nous défaire du serpent, en le délogeant des pierres sous lesquelles où il s'était glissé. Mais il est toujours resté à quelques mètres de nous, tapi dans l'ombre, prêt à nous hypnotiser à nouveau à la moindre occasion. Et c'est ce qu'il a refait par séquences, au moment où notre vigilance s'était relâchée.

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          Comment faire lorsque toute espérance est anéantie, lorsque nous avons rechuté des dizaines et des dizaines de fois, et repris à chaque fois de nouvelles et bonnes résolutions, avec pour résultats des échecs manifestes et une dépravation de plus en plus grande  ?

  • ne surtout pas baisser les bras, car perdre de nombreuses batailles ne signifie pas perdre la guerre : on peut toujours se relever, même si cela prend énormément de temps, et si ce relèvement est d'abord pavé d'échecs retentissants et décourageants
  • rejeter l'état d'accusation : "tu n'es plus rien, tu es devenu(e) une bête de sexe, tu n'es plus qu'un(e) incapable, un accro du sexe, un bon à rien". La culpabilité est normale par rapport à nos actes, mais la soumission à un état constant d'accusation, qui prend toute la place dans notre personnalité et l'empoisonne, est anormale et destructrice : il faut la rejeter
  • ne pas se soumettre au sentiment de désespoir : "c'est foutu, tu es définitivement prisonnier, il n'y a plus de solution pour toi, tu as épuisé toutes les possibilités de te relever, le compte à rebours a commencé"
  • ne pas se soumettre aux tentations d'auto-destruction : "maintenant, tu n'as plus qu'à te laisser complètement aller, jusqu'à ce que ta vie, ton couple soit définitivement par terre, tu n'as plus qu'à te laisser détruire à petit feu..."
  • ne pas se soumettre au sentiment de dépression et de honte : "ta tristesse est légitime et définitive, regarde, tu n'as plus la volonté de t'en sortir, tu n'y arriveras plus jamais, tu es définitivement esclave de la pornographie, honte à toi"
  • tout mettre en oeuvre pour s'en sortir à nouveau, même s'il y a eu de très nombreuses rechutes dans le temps : décider d'être suivi psychologiquement et spirituellement pour ce problème particulier, avec de nombreux entretiens dans le temps - rechercher minutieusement les racines de la porno-dépendance et les traiter - mettre tout en oeuvre pratiquement pour ne pas rechuter - accepter de traverser la période difficile du sevrage - prendre conscience de sa fragilité et l'intégrer - devenir créatif, faire partie d'un groupe, s'adonner à d'autres plaisirs (sport - nature musique - lectures - hobbies - vie relationnelle - etc.)
  • n'oublions jamais : la porno-dépendance est une addiction, une intoxication, une toxicomanie : elle mérite donc d'être traitée comme telle et non comme une difficulté anodine... ; ce n'est pas étonnant si quelquefois la lutte est douloureuse et longue, et si elle laisse quelques traces
  • rappelons ici encore, pour les chrétiens convaincus l'importance de la vie de prière, de la repentance (le pardon de Dieu s'applique aussi aux péchés récurrents... et heureusement ! car l'être humain est un perpétuel récidiviste, la Bible le démontre bien), de la vie communautaire en Église (la solitude spirituelle n'arrange rien, bien au contraire), de la lecture assidue de la Parole de Dieu, et du recours à un "ministère de délivrance" qui nous aimera d'une manière inconditionnelle et priera efficacement et confidentiellement pour nous dans le temps, malgré les rechutes potentielles. 
Il faut à tout prix croire en l'Amour fidèle de Dieu, qui ne rejette jamais la personne qui veut sincèrement s'en sortir... Jésus veut aider à tout prix (au prix de sa mort sur la Croix) le porno-dépendant, jusqu'à la victoire finale. Ne croyez pas la petite voix qui vous dit "c'est fini, c'est foutu, cette fois tu es cuit, Dieu t'a rejeté", même si cette petite voix vient de la bouche d'un autre chrétien...

"Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire." (Jean 15: 5)

 

 ON PEUT TOUJOURS S'EN SORTIR, 

SI L'ON VEUT, 

CAR A DIEU RIEN N'EST IMPOSSIBLE ! 

 

                                               Pasteur Philippe Auzenet

 

 

 

 L'addiction sexuelle 

 

C'est un motif de consultation de plus en plus répandu chez les hommes et les femmes provenant de tous les milieux sociaux et culturels, de toutes les classes, de toutes les professions.

L'accro au sexe a souvent vécu des traumatismes précoces sans pouvoir les verbaliser, il souffre d'un profond besoin d'être aimé.

On parle de "compulsivité sexuelle","d'addiction sexuelle","d'hypersexualité","d'intoxication sexuelle".

 La compulsivité sexuelle est une maladie progressive. En effet, l'individu qui visualise des films érotiques et lit des magazines pornographiques peut rapidement se lasser de ce matériel puisqu'il n'apporte plus l'excitation optimale recherchée. C'est alors qu'il "escaladera" et recherchera des conduites sexuelles qui lui procureront davantage de plaisir : rapports sexuels réels, voyeurisme, exhibitionnisme etc...

La quête des sensations intenses peut même l'inciter à commettre l'inceste et le viol.

(Émission TV : "ça se discute")

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Les signes de reconnaissance d'une dépendance


           Beaucoup d'entre nous devenons dépendants pour combler des manques conscients ou inconscients : alors nous tombons dans des désirs compulsifs : cigarette, alcool, drogue, masturbation, pornographie, fornication, télévision, téléphone, grignotages, dépenses démesurées, voyages etc...
          

           Voici 8 signes qui nous permettent de reconnaître une dépendance :  

1.      Nous désirons soulager une souffrance : souvent une dépendance sert à nous protéger d'un malaise intérieur, à cacher une dépression, un mal de vivre, une angoisse existentielle

2.      Nous désirons nous donner du plaisir : bien qu'elles fassent parfois souffrir après coup, sur le moment nos dépendances nous apportent du plaisir, et parfois même le seul plaisir que nous puissions avoir dans notre vie de tous les jours : sensation forte, découverte de nouvelles émotions, sentiment de planer...

3.      Nous ressentons un manque : si nous bénéficions régulièrement de ce dont nous sommes devenus dépendants, nous ne captons pas que nous sommes rentrés dans la dépendance. Mais si le support vient à manquer pour quelque raison que ce soit, alors la souffrance insupportable du manque se dévoile à nos yeux. La dépendance ne reste plus cachée

4.      Nous ne ressentons plus les mêmes effets aux mêmes "doses " : une lassitude s'installe, nous nous habituons à l'effet-plaisir, et l'excitation disparaît, au profit d'un nouveau manque qu'il faudra immédiatement combler

5.      Nous avons besoin de toujours plus : comme nous nous sommes habitués au plaisir, nous avons besoin "d'augmenter la dose" pour ressentir les mêmes effets : c'est alors l'escalade, une escalade continuelle et intarissable, qui devient dangereuse

6.     Nous perdons le contrôle de ce que nous faisons : nous devenons peu à peu esclaves, "accros" de ce dont nous dépendons, et frôlons alors pleinement ce qui devient déraisonnable, fou. Nous ne sommes plus maîtres de notre consommation, nous perdons peu à peu le contrôle de nous-mêmes. Notre dépendance devient notre seule raison de vivre, au niveau émotionnel, intellectuel et comportemental

7.      Nous vivons perpétuellement en conflit avec nous-même et avec les autres : la perte de notre liberté génère des déceptions de tout ordre. Nous sommes déçus de notre comportement et de nos réactions, moralement, psychiquement, physiquement, et spirituellement parlant. La tristesse, la neurasthénie s'installent, ainsi que la culpabilité. On se ment à soi-même. L'estime de soi diminue. Des conflits apparaissent également avec l'entourage : famille, amis, collègues de travail, car ils ne nous comprennent plus du tout et doivent quelquefois payer les conséquences de nos actes (au propre et au figuré)

8.      Nous combattons souvent mais rechutons dans nos passions : les déceptions de tout ordre, la tristesse, les conflits, la culpabilité font que nous désirons nous libérer de notre dépendance. Alors nous luttons pour redevenir libres : la souffrance est immense, mais nous la surmontons. Jusqu'au jour malheureux où un stress, une déception nous surprennent, nous redevenons vulnérables et nous mordons à nouveau à l'hameçon, avec parfois des rechutes de plus en plus fortes en intensité et en fréquence.

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Comprendre la dépendance sexuelle

par Mark Pertuit

Nous vivons dans un monde débordant d'imageries érotiques, et d'expressions de soi séductrices. Ressentant un vide intérieur profond, nombreux sont ceux qui recherchent une forme de stimulation dans ce monde sexualisé. Cependant, vivre dans le seul but de connaître des expériences sexuelles ne peut se faire longtemps sans dérailler. Après s'être remis du choc du déraillement, on se relève pour découvrir que cet amas de débris emmêlés est un esclavage appelé dépendance sexuelle.

La dépendance sexuelle apparaît lorsque la poursuite du soulagement sexuel domine la vie d'une personne. Plutôt que de profiter du merveilleux don de la sexualité dans un contexte approprié, le dépendant sexuel est contrôlé par des désirs et un comportement sexuel qui dépassent de loin le dessein de Dieu pour sa sexualité.

Dieu a établi une limite. La Bible précise que celle-ci se nomme le mariage hétérosexuel. Lorsque nous exerçons notre sexualité en-dehors de cette limite, nous développons des modèles de pensées et d'actions qui piègent et handicapent notre volonté. Bientôt, nous nous apercevons que nous sommes incapables de dire "non" -le péché emprisonne rapidement la personne qui s'y adonne.

La semence de la dépendance sexuelle est enracinée lorsque le cœur d'une personne trouve son soulagement dans les fantasmes sexuels. Ensuite, la convoitise se transforme peu à peu, passant d'une pensée (une fois de temps en temps) commune à une pensée habituelle. Les fantasmes sexuels compulsifs conduiront généralement à la conduite sexuelle compulsive, au moyen de la pornographie et/ou d'autres personnes.

Ces passions déchaînées deviennent la raison d'être principale dans la vie d'une personne. Envers et contre ce qu'elles peuvent dire ou croire, les actions de telles personnes trahissent le fait qu'elles sont prêtes à sacrifier famille, amis et travail dans le seul but d'obtenir un soulagement sexuel. La dépendance augmentera, à un point tel que les standards moraux et les croyances sont dédaignés au profit de la poursuite du comportement sexuel. A ce stade, la vie est entièrement sexualisée. La personne dit maintenant: "Pour moi, vivre c'est le sexe".


Les origines

Qu'est-ce qui peut conduire une personne à un tel niveau de corruption sexuelle? Même si nous pouvons tous développer une dépendance sexuelle, certaines personnes sont plus promptes que d'autres à y succomber.

Généralement, les dépendants sexuels se caractérisent par un ensemble commun de croyances, d'émotions et d'attitudes. Selon John Bradshaw, les dépendants croient que "personne ne voudra d'eux ou ne les aimera comme ils sont. Ils se méprisent eux-même." (John Bradshaw, Healing the Shame that Binds You (Guérir la honte qui vous lie), p. 15). Le dépendant croit que personne ne l'aime, et qu'il doit chercher une source de soulagement ailleurs (c'est-à-dire ailleurs que dans des relations saines et normales). Le dépendant en arrive à croire que la conduite sexuelle est son plus grand besoin.

Parce qu'ils se sentent indignes et s'attendent à être rejetés, les dépendants ne font confiance à personne. S'ils ont des contacts avec d'autres personnes, c'est pour atteindre un plaisir sexuel de base, pas pour répondre aux besoins relationnels. Par la relation sexuelle, le dépendant jouit d'assez de contact pour satisfaire son appétit érotique sans avoir à affronter les réalités effrayantes de l'intimité et de l'engagement. Le dépendant sexuel a généralement peur d'être connu par d'autres personnes. La dépendance sexuelle est une tentative pour compenser l'incapacité à avoir des relations normales et y trouver une source de joie.

Par son activité sexuelle compulsive incessante, le dépendant cherche à éviter les affres de la solitude et de la tristesse qui surgiraient s'il devait cesser de se conduire ainsi.


La guérison

Puisque la dépendance sexuelle est bien plus large que le seul aspect du comportement, se concentrer uniquement sur celui-ci pour le supprimer est tout à fait insuffisant. La dépendance est guérie lorsque le comportement prend fin et que simultanément le cœur est transformé. Pour le dépendant véritable, ceci est impossible à réaliser. Seul Dieu peut changer le cœur de quelqu'un.

La guérison profonde, authentique, provient d'une seule source -Jésus-Christ. Jésus est la Vie, et le Chemin vers la Vie, et la Vérité. Il désire remplir le cœur vide et brisé de sa personne. En tant que Vie, il conduit le dépendant sur le chemin de la croissance continue.

Si nous avons accepté Jésus comme Seigneur et Sauveur, il est venu habiter en nous, et nous a promis l'accès à la puissance qui l'a ressuscité d'entre les morts. Écrivant au sujet de la puissance de la mort et de la résurrection de Jésus, Paul écrit en Romains 6:5-7 et 14:

"En effet, si nous sommes devenus une même plante avec Lui par la conformitéà sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection; nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec Lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l'impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est quitte du péché... Le péché ne dominera pas sur vous, car vous n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce."

Par sa croix et sa résurrection, Jésus nous libère du "corps de mort". Ceci s'applique au réseau d'attitudes, d'habitudes, de pensées, et de sentiments qui produisent la mort en nous. Avec et en Jésus, nous sommes morts au péché et sommes ainsi vivants pour le Père.

La guérison provient de la puissance de Son amour. Cette puissance nous est accessible par notre relation avec Lui, en Lui étant obéissant, et à-travers notre relation avec l'église, qui est Son corps.

Nous avons besoin de nous emparer activement de Son amour pour nous. Comment? Premièrement, en entrant en contact avec le corps des croyants, l'Eglise. Dans une église où l'honnêteté personnelle est valorisée, nous recevons l'occasion d'être vrais face à nos frères et sœurs au sujet de nos luttes. Le fait que les gens connaissent nos imperfections et continuent de nous aimer est une source de guérison. Ils peuvent prier avec nous afin que nous puissions recevoir la puissance de purification et de guérison du sang de Jésus.

Jean écrivit: "Dieu est lumière, il n'y a pas en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché." (I Jean 1:5-7). C'est alors que les membres de l'Eglise nous connaissent dans notre état de pécheur et nous aiment, que Son amour nous guérit.

La solitude, le chagrin et le vide se feront davantage sentir au moment où nous abandonnerons notre comportement compulsif. La dépendance était, entre-autre, une façon d'éviter ces sentiments pénibles. Alors qu'ils surgissent, nous avons besoin de l'aide de nos frères et sœurs. La prière seul avec Dieu est bonne, mais insuffisante, puisqu'il utilise Sa famille comme ambassadeur de Sa grâce. Il est généralement nécessaire de retourner quelque peu à la famille d'enfance et aux modèles de relations que nous y avons appris. Alors que nous nous rendons compte de la façon par laquelle nous avons été blessés, et comment nous y avons réagi, nous pouvons apprendre à ne pas répéter les vieux schémas. Nous recevons une occasion de résoudre de vieilles blessures et de recevoir ensuite la joie de Jésus en lieu et place de la peine. Nous devons essayer d'établir de solides relations avec ceux que Dieu met sur notre route. Ceci est très difficile pour le dépendant sexuel. Les véritables besoins de l'âme sont relationnels, et non les vieux comportements sexuels. Au-travers des relations les uns avec les autres, les besoins authentiques peuvent être comblés. De même, des attitudes maladives au sujet des autres et de nous-mêmes vont venir à la surface. Nous devons apprendre à les nommer pour ce quelles sont et à les apporter à Jésus ; nous pouvons alors entendre la vérité qui les remplace.

Notre dépendance a été partiellement nourrie par notre incapacité à simplement être avec le Seigneur et à recevoir Son amour. Cette habitude doit donc être cultivée. Sachant que nous sommes pleinement acceptés en Jésus, nous nous ajustons et croissons dans la connaissance que Son amour suffisant est ce qui nous restaure.

Nous développons la capacité de rester tranquilles en Sa présence, répandant notre cœur devant Lui et nous attendant à Sa réponse. Nous découvrons qu'Il parle, et a de nombreuses belles choses à nous dire. A force, notre cœur est transformé. Les dépendances sexuelles sont des façons d'essayer de remplir le vide de notre cœur que seul Dieu peut combler. Dieu a placé dans le cœur de chacun un vide infini, que seul l'Infini peut remplir.

Alors que nous recevons la vie au-travers des multiples moyens qu'Il nous offre, nous recevons la puissante d'abandonner et de refuser l'ancien esclavage. Nous recherchons Sa présence par les moyens de grâce -les disciplines spirituelles. Par la discipline de l'abstinence et de l'engagement, nous ouvrons de nombreuses portes à Son amour débordant de vie. Submergé par cet amour, la puissance de Dieu brise nos chaînes de dépendance.

Alors que nous progressons dans ce processus, nous réalisons que l'intention de Dieu est que nous soyons en communion avec d'autres personnes. Le mensonge de la dépendance sexuelle nous conduit à utiliser les gens comme de purs objets de stimulation sexuelle. Alors que nous apprenons à aimer les gens dans leur entièreté, nous découvrons que nous partageons les mêmes besoins de confiance et d'attention. En Lui, nous croissons et développons la capacité d'exprimer notre sexualité de façon juste dans le contexte de relations englobant tous les aspects.

Dans le Psaume 21:17, David s'écrie au Seigneur : "Fais briller ta face sur ton serviteur. Sauve-moi par ta bienveillance". Alors que nous Le recherchons au-travers des nombreuses avenues qu'Il a pourvu, nous délivrance et notre liberté sont assurées. Il apprécie de donner la liberté; la liberté des dépendances sexuelles fait partie de notre héritage. 

http://www.livingwaterseurope.com/

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L'Express du 13/04/2006


Pornographie
Nés sous le X

par Jean-Sébastien Stehli

Films hard à la télévision, sites Internet sans contrôle... Confrontés dès l'enfance à l'univers porno, les jeunes sont initiés à une vision sinistre de la sexualité. Face à l'expansion d'une industrie qui diffuse des images toujours plus violentes, médecins et éducateurs s'inquiètent, et les autorités tentent enfin d'agir

Denise Stagnara hésite entre la tristesse et l'indignation. Depuis 1966, la fondatrice, avec son mari, Pierre, de l'association Sésame, se rend dans les écoles et les collèges pour parler de sexualité aux enfants. «Il y a quarante ans, leur naïveté était extraordinaire», se souvient-elle en consultant les questions qu'ils lui posaient et qu'elle a notées tout au long des années: «Est-ce que les œufs des papas ont des coquilles?» (classe de cinquième). «Au bout de quels gestes la femme est-elle enceinte?» (classe de troisième). «Y a-t-il une cérémonie du passage de la graine entre les parents?» (classe de sixième). Aujourd'hui, les questions, nettement plus hard core, la feraient presque rougir. Florilège d'une classe de CM 2 (écoliers qui ont 10 ans environ): «Que veut dire enculer?» «Combien y a-t-il de positions dans le Kama-sutra?» «Qu'est-ce qu'une bouche à pipes?» «C'est affreux, déplore la vieille dame de 88 ans. Et cela tient essentiellement aux films X.»

Claude Rozier, médecin de l'éducation nationale et sexologue, chargée de mission dans l'académie de Grenoble, fait le même constat. «Les jeunes sont exposés de plus en plus tôt et de plus en plus fréquemment au porno, affirme-t-elle. La référence au X est constante. Lorsque j'arrive en CM 2 et que je demande quels sont les mots auxquels pensent les enfants quand on parle de sexualité, ils me parlent de sodomie, de fellation, de godemichés, tout le catalogue des pratiques X. Il y a quelques années, on parlait de sentiments et de biologie.» Au collège, c'est plus impressionnant encore, ajoute Claude Rozier - qui a consacré un livre à ce sujet (Alice au pays du porno. Ramsay) - on parle de fist fucking et de gang bang, pratiques extrêmes qui font partie des figures imposées du hardeur.

Depuis que les films ne peuvent plus, en théorie, être regardés par les mineurs, tout est permis

Difficile, aujourd'hui, d'échapper à la pornographie ou à ses avatars. Elle se fait de plus en plus présente. En version soft dans les vitrines de certains grands magasins, dans les campagnes d'affichage, ou encore dans le supplément mode de Libération réalisé par le photographe Terry Richardson, star de la mode trash, le 4 mars. Elle domine aussi l'esthétique des clips vidéo des groupes de rap, directement inspirés des productions X. Elle inonde parfois les dossiers de certains magazines féminins. La philosophe Michela Marzano, qui publie Malaise dans la sexualité, chez Lattès, raconte comment l'un d'entre eux - sous le titre: «Sexe. Les filles ne pensent qu'à ça» - montre «des photos assez proches de celles de la presse masculine de "charme": jeune femme en string et nuisette transparente violette, allongée, les bras tendus, sur un lit aux coussins orangés imprimés d'yeux et de bouches.» Plus fort: un mensuel pour ados a proposé un test à ses lectrices, histoire de les classer en trois catégories: la «super extra salope», la «salope normale», et la «ringarde», «dinosaure pré-soixante-huitard comme il en existe encore». La politique elle-même est parfois contaminée. Comme Dominique de Villepin affirmant que la France «a les jambes écartées. Elle attend qu'on la baise: ça fait trop longtemps que personne ne l'a honorée!». Des propos qui ne dépareilleraient pas sur certaines radios. Le soir, les animateurs de Skyrock, l'une des stations préférées des 13-24 ans, discutent des avantages de la fellation sur un ton badin, comme si c'était le sujet le plus naturel du monde pour une radio écoutée par 7,2 millions d'auditeurs et dont les «skyblogs» ont été lus en 2006 par plus de 115 millions de personnes, selon l'étude de CybereStat. Extrait du rapport d'écoute du CSA: «Elle est en train de manger une bite, Loana.» Ou encore: «Il s'est fait sucer, Aziz.»

Les enfants et adolescents qui n'ont jamais vu un film X constituent une peuplade en voie de disparition. En 2005, on a comptabilisé 7 872 diffusions de films X sur CanalSatellite, selon Jacques Henno, auteur des Enfants face aux écrans (Télémaque), 2 976 sur TPS et 662 sur la chaîne XXL, la chaîne la plus rentable. Il est désormais possible de voir 85 films hard par semaine sur les cinq chaînes qui les diffusent. Même si celles-ci sont cryptées, les enfants en «profitent» parfois. Ainsi, selon l'institut de mesure d'audience Médiamétrie, en 2001, dans les foyers abonnés à Canal +, 11% des enfants entre 4 et 12 ans avaient vu «pendant au moins une minute» un film X, selon leurs propres déclarations. Et il s'est enregistré 6,8 millions de cassettes du porno du samedi, qui circulent entre copains: dans 10% des foyers, les enfants ont une télé dans leur chambre. Surtout, ils peuvent regarder des DVD sur leur ordinateur - 5 euros aux puces ou gratuit avec l'achat de magazines spécialisés.

Le film X de Canal +, encadré par un cahier des charges contraignant, est une gentille bluette, comparé à ce qui se trouve dans les vidéoclubs (où les films X représentent 35% des locations). A partir de 1993, explique Pierre Cavalier, journaliste à Hot Vidéo, le mensuel consacré aux films X, la loi de protection des mineurs a contribué à rendre plus hard les productions X. «Avant cette loi, certaines pratiques, comme la zoophilie, étaient interdites. Mais, après 1993, puisque les films ne pouvaient plus, en théorie, être regardés par les mineurs, tout a été permis. Ce fut le début de la surenchère.» Ce porno sans limites porte le nom de «gonzo» et représente, selon Cavalier, 90% de la production américaine qui inonde le marché français (pas besoin de traduction…). «C'est le hard extrême. Il y a quatre ou cinq ans, la mode était au viol.» Aujourd'hui, les violences conjugales sont devenues un genre à part entière. On peut y voir des femmes battues, la tête plongée dans les toilettes dont on tire la chasse et autres actes barbares.

C'est le menu des jeunes qui profitent de l'absence des parents pour regarder ces longs-métrages. Sur une classe de sixième, affirme Denise Stagnara, 60% des garçons et 30% des filles ont visionné au moins un film X. En 1995, elle a mené une étude auprès des CM 2. La moitié des garçons et un quart des filles avaient vu un film X. A 10 ans! En 1973, lorsque les élèves parlaient de l'amour, ils utilisaient 15 mots et, dans ceux-ci, aucun n'appartenait au langage de la pornographie. Entre 2000 et 2005, l'éducatrice a mené une nouvelle étude. Résultat: «Les mots tels que fellation, cunnilingus, sodomie représentent 17,7% du vocabulaire.» Denise Stagnara précise: en 2005, 75% des garçons avaient vu un film porno à 9 ans et 10 mois. 17,5% des filles en avaient vu un à 11 ans et 3 mois.

Les films pornos ne déclenchent pas la violence mais ils induisent de nouvelles normes dans les pratiques

La télévision a servi de baby-sitter à beaucoup d'enfants. Désormais, à travers le porno, ses codes et ses pratiques, elle est devenue leur prof d'éducation sexuelle. Plutôt mauvais. «Les films hard incitent les jeunes à parler porno et à les imiter, estime-t-elle. A partir de la quatrième, les garçons demandent aux filles de leur faire une fellation.» Benoît Félix, responsable du Cyber Crips, une structure d'information sur la sexualité financée par la région Ile-de-France, raconte qu'un enfant de 9 ans et demi lui avait demandé - avec ses mots - s'il était courant pour une mère d'avoir des pratiques zoophiles.

Les ados ne connaissent souvent de la sexualité que la vision déformée et caricaturale des productions hard. Au moment de leur première relation sexuelle, certains, habitués aux corps épilés des actrices de X, sont frappés de stupeur devant le système pileux de leur copine: ils croient qu'elle souffre d'une maladie. Des gamins de 15 ans réclament du Viagra aux animateurs du Cyber Crips, pour ressembler aux «étalons» des films qu'ils consomment. «Le porno apporte de très mauvaises réponses à des bonnes questions», explique Benoît Félix, qui a accueilli 18 000 jeunes en 2005. «Les ados ont besoin de modèle. Si on ne leur en propose pas, ils vont le chercher dans le X. Or les images pornos les complexent. Plus ils sont complexés, plus ils se sentent humiliés et plus ils deviennent violents.» Une étude de l'Inserm, menée sur 16 000 jeunes de 12 à 18 ans, achevée en décembre 2004, établissait un lien entre le fait de regarder des films X et les conduites à risque (alcool, tabac, violence), même dans les familles d'un bon niveau social. «On ne sait pas lequel des deux comportements induit l'autre, a conclu Marie Choquet, la directrice de recherche à l'Inserm qui a piloté le volet français de l'étude, mais on ne pourra plus dire que la pornographie est anodine.»

Certains, comme Jean-Pierre Bouchard, psychologue et criminologue à l'unité pour malades difficiles de Cadillac (Gironde), vont plus loin. Le médecin affirme qu' «il est très difficile de ne pas mettre en relation le succès du gang bang et l'augmentation des viols collectifs commis par des bandes de jeunes adolescents». Les images hard peuvent traumatiser les plus jeunes. Si l'enfant n'est pas averti que ces images existent, explique le pédopsychiatre Patrick Huerre (Ni anges, ni sauvages, Anne Carrière), «il se sent honteux, comme quelqu'un qui est témoin de violence sans réagir, et la honte le pousse au silence parce que l'enfant se sent coupable alors qu'il est victime». Cet expert auprès de la cour d'appel de Paris assure que, pour se libérer de ses pensées à la fois menaçantes et excitantes, l'ado peut passer à l'acte. «C'est ce que je vois dans les viols collectifs. Si je passe à l'acte, croit-il, je me débarrasse de mes idées.»

Le Dr Claude Rozier, qui, en 1982, a été l'une des premières à s'intéresser au sujet au sein de l'éducation nationale, est plus réservée. «Je ne crois pas que regarder des films pornos déclenche la violence, explique-t-elle. Mais ils induisent des nouvelles normes dans les pratiques et modélisent la manière dont les hommes et les femmes se comportent les uns envers les autres. Il est important de déconstruire les images», prévient-elle, de les expliquer aux jeunes. Le «modèle» de relation hommes-femmes dans le X est simple: la femme ne peut jamais être comblée et elle ne connaît le plaisir que dans la souffrance.

Moins consommatrices, les filles sont souvent victimes du porno. Beaucoup se «sacrifient» de peur de perdre leur copain: elles font ce qu'il leur demande. «Il n'est pas facile de dire non et beaucoup recherchent un semblant d'affection,» explique Benoît Félix. Les garçons pensent que les filles font des manières, mais qu'elles aiment la fellation et la sodomie, raconte Denise Stagnara. Et les filles, même jeunes, m'écrivent: «Madame, pouvez-vous dire aux garçons que ça nous dégoûte?» Pourtant, les éducateurs constatent que, de plus en plus souvent, les filles adoptent le comportement des garçons et deviennent, elles aussi, violentes parce qu'elles souffrent de l'image qu'elles ont d'elles-mêmes: d'autant plus agressives qu'on les traite comme des «putes».

Avec les nouvelles technologies, les parents contrôlent de moins en moins ce que regardent leurs enfants

Les nouvelles technologies vont encore faciliter l'accès aux images pornos. Déjà, les images X commencent à circuler de téléphone portable à téléphone portable. Début mars, la police a fait une descente dans un lycée d'Immenstadt, en Bavière, pour saisir les mobiles des élèves. Une mère de famille, dont le fils avait visionné des scènes porno sur le téléphone de l'un de ses camarades, avait alerté le proviseur: 200 appareils ont été confisqués. Les policiers ont ainsi mis la main sur 16 vidéos déclinant violence brutale, sodomie et pornographie. Quelques jours plus tard, le même scénario s'est reproduit à Kaufbeuren et à Augsbourg, également en Bavière. Depuis, les autorités allemandes réfléchissent à une interdiction des portables dans les écoles.

L'industrie du X prépare ses armes pour partir à l'assaut d'une nouvelle frontière: le MP3. Il avait fallu vingt jours à Apple, aux Etats-Unis, pour atteindre le chiffre de 1 million de chargements de fichiers vidéo sur son site en ligne. SuicideGirls, qui propose des vidéos gratuites de mannequins nus, a mis seulement une semaine pour réaliser ce score. Au Japon, dans les semaines qui ont suivi le lancement de la PlayStation de Sony, les producteurs de X ont lancé des films spécifiquement conçus pour être regardés sur la machine. La société de recherches Yankee Group, à Boston, estime que, dans dix mois, le marché des films «adultes» diffusés sur les technologies mobiles - téléphone, consoles de jeux, MP3 - pourrait être de 200 millions de dollars rien qu'aux Etats-Unis. Avec les nouvelles technologies nomades, les parents ont de moins en moins de contrôle sur ce que regardent leurs enfants. Pour l'instant, le plus grand danger pour les jeunes vient encore d'Internet, hôte d'environ 1,6 million de sites «érotiques» hyperrentables. Selon l'institut Forrester, spécialisé dans ce secteur, au moins 1 internaute sur 5 visiterait l'un de ces sites une fois par mois. La Toile est dangereuse parce qu'on peut très facilement se retrouver sur un site porno sans l'avoir voulu.

«Un enfant qui tape “zoo” pour faire une recherche sur les animaux, raconte Benoît Félix, a de fortes chances de se retrouver devant des images de zoophilie.» La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a réalisé une étude sur 300 000 spams, ces e-mails qui envahissent de plus en plus souvent les messageries Internet. Résultat: 55% des messages en français vantaient des sites X. «Ce qui est totalement nouveau avec Internet, explique Jacques Henno, c'est qu'il s'agit de la première technologie qui rabat les enfants vers des images qu'ils n'ont pas demandées. En tapant un mot-clef dans un moteur de recherche, on atterrit très vite sur des images hard.»

La moitié du courrier reçu par le CSA, l'autorité de régulation de la télévision, concerne des plaintes pour violence et pornographie. Malgré les demandes des parents, le législateur est resté impuissant: la peur de se faire taxer de croisé de l'ordre moral est, en France, paralysante. Le gouvernement vient pourtant de se décider à agir. Un accord a été conclu avec les fournisseurs d'accès Internet - et, depuis le 10 janvier dernier, avec les opérateurs de téléphone mobile - pour que soit mis en place, ces jours-ci, un système de contrôle parental gratuit et évolutif. Désormais, lorsqu'un nouvel utilisateur ouvrira un compte Internet, il pourra activer ce logiciel de contrôle parental «enfant» ou «adolescent»: l'enfant aura accès à un nombre fermé de sites, tandis que l'ado aura accès à tout le Net, sauf à une «liste noire» de sites au contenu traumatisant ou illicite. Et, début mai, une campagne nationale sera lancée à la télévision. Des opérateurs communiquent déjà sur le thème: «Internet est un facteur d'enrichissement personnel. Apprenez-en les règles et les dangers. Parlez-en en famille.» Comme dit le pédopsychiatre Marcel Rufo: «Il faut parler d'amour aux enfants. La chansonnette est essentielle.» Les images accompagnent notre vie, elles ne doivent pas la déformer.

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